Dans le lit étaient posés la plupart des livres dont j’avais eu besoin lors de mes très longues et pénibles révisions. Il était déjà vingt-trois heures et je n’arrivais toujours pas à trouver le sommeil. Imaginez dix-neuf années de votre vie passées à trimer sous les fouets des enseignants, à vivre au rythme des examens, à n’avoir comme seul but qu'un bilan scolaire exceptionnel.
Cette vie-là, c’était la mienne. Mais à partir de demain tout changerait, je n’aurais plus à user mes jeans sur les bancs de l’école qui ne m’avaient que trop connu, je n’aurais plus à me rendre, les jambes tremblantes, dans les salles d’examens froides et austères.
J’écartai les livres sur le bord de mon lit pour m’y étendre, je fermai les yeux quelques secondes avant de les ouvrir brusquement. Toute ma vie jusque-là était vouée aux études, et bien que je ne regrette pas ce temps, j’avais au moins un but, une voie tracée. Mais qu’allais-je faire après avoir reçu le diplôme qui sonnerait la fin de mes études ? Ma vie était tellement remplie que je n’avais jamais pensé plus loin que les examens finaux. Je n’avais même jamais osé penser un jour recevoir ce diplôme, bien que je n’aie jamais eu en dessous de la mention « Très Bien » durant toutes mes années scolaires. Mais ce jour que j’attendais et en même temps redoutais depuis si longtemps arrivait à grands pas.
Le réveil affichait cinq heure quarante mais ce n’était pas me lever tôt qui me faisait souci, le matin j’étais de bonne humeur et plein d’énergie. Je pris ma veste et m’en allai rapidement. Passant devant la boulangerie, je ne pus m’empêcher de succomber à la tentation de m’y arrêter quelques instants pour humer la bonne odeur de pain chaud de bon matin. Par la petite fenêtre, sur le côté de la boutique, je pus voir l’artisan boulanger s’affairer à ses fourneaux pour régaler tout le village avec son pain et ses confections personnelles. Reprenant mes esprits je réalisai que le train que je devais prendre arrivait bientôt. En courant à perdre haleine j’arrivai à la gare et pris le train qui me conduisit comme tous les matins, loin de mon petit village. Comme j’arrivai en avance je fis une pause vers la machine à café en repensant à la boulangerie, non pas car j’avais faim mais parce que je ressentais une envie irrépressible de mettre la main à la pâte, de créer quelque chose, de voir le bonheur dans les yeux d’un enfant mordant à pleines dents dans une brioche de ma confection.
A partir d'ici, on peut éventuellement changer le temps de conjugaison pour donner plus de "vie" à la fin de la rédaction.
J'ai changé pas mal de choses à partir d'ici :
Et j'ai su à cet instant ce que je voulais réellement : rendre les gens heureux en les régalant.
J'ai jeté le gobelet de café dans une poubelle, pris la porte et suis retourné dans mon village. J'ai poussé la porte de la boulangerie et ai demandé à parler avec le boulanger.
Le diplôme, mes parents l'ont reçu quelques jours plus tard et ont pu l’accrocher fièrement dans le salon.
Et depuis ce jour, tous les matins, je me lève tôt pour garnir votre table du petit déjeuner.
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Ce ne sont que des suggestions, bien sûr. A toi de voir.![]()
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